Affrontements au Kenya autour de la destitution du vice-président Gachagua

Vice-président kenyan, Rigathi Gachagua

Les partisans et les opposants du vice-président kenyan Rigathi Gachagua se sont affrontés lors de forums publics organisés pour discuter de sa destitution. Accusé de corruption, de soutien aux manifestations antigouvernementales de juin, et d'autres irrégularités, Gachagua nie en bloc ces accusations. Les tensions ont culminé lors de ces débats publics, notamment à Nairobi, où des violences ont éclaté entre les soutiens du président Ruto et ceux de Gachagua. Des scènes similaires ont eu lieu dans les comtés de Nyeri et Nyandarua, illustrant une fracture profonde au sein de la population.

La motion de destitution, signée par 291 députés – bien au-delà du seuil requis – a été introduite au Parlement mardi dernier. Néanmoins, un certain nombre de parlementaires initialement en faveur de la destitution semblent avoir changé d'avis après avoir recueilli l'opinion de leurs électeurs. Le processus de participation publique a été autorisé à se poursuivre malgré une tentative d'interruption devant la Haute Cour, et les débats ont pris une tournure houleuse, révélant une polarisation accrue sur la question de la destitution du vice-président.

Le président William Ruto, quant à lui, est resté à l'écart des débats, affirmant dès le début de son mandat qu'il ne souhaitait pas humilier publiquement son adjoint, rappelant ainsi ses relations tumultueuses avec son prédécesseur Uhuru Kenyatta. Le sort de Rigathi Gachagua devrait être scellé mardi prochain, lorsque le Sénat examinera la motion de destitution.