Comment le concert de Chris Brown en Afrique du Sud relance les débats sur la violence contre les femmes

Les controverses entourant Chris Brown ne sont pas nouvelles. Le chanteur avait été reconnu coupable d'agression dans une affaire très médiatisée impliquant Rihanna en 2009, mais a depuis été accusé d'abus par d'autres femmes.

SOCIÉTÉ

La Rédaction

10/14/20242 min read

Le concert à venir de Chris Brown en Afrique du Sud a ravivé les discussions sur les niveaux alarmants de violence à l'égard des femmes dans le pays, avec des militants soulignant que sa présence envoie un message inapproprié compte tenu de son passé violent. En moins de deux heures, les billets pour son concert au FNB Stadium de Johannesburg, le plus grand d'Afrique, se sont écoulés, entraînant même l'ajout d'une seconde date en décembre. Cependant, la popularité de l'artiste a suscité des critiques, certains s'opposant à sa performance en raison de son histoire d'abus.

Sabina Walter, directrice exécutive de l'organisation Women for Change, a exprimé sa déception face à l'annonce du concert, lançant une pétition qui a déjà recueilli plus de 20 000 signatures pour empêcher l'artiste de se produire. Elle a expliqué que cette démarche vise à faire passer un message fort : la société ne doit pas célébrer ceux qui ont un passé de violence contre les femmes, surtout dans un pays où le féminicide et la violence de genre atteignent des niveaux critiques, avec un viol signalé toutes les 12 minutes.

Les controverses entourant Chris Brown ne sont pas nouvelles. Le chanteur avait été reconnu coupable d'agression dans une affaire très médiatisée impliquant Rihanna en 2009, mais a depuis été accusé d'abus par d'autres femmes. Women for Change a également soulevé des questions sur la décision du Département sud-africain des affaires intérieures de lui accorder un visa, malgré son casier judiciaire. Cette décision a été qualifiée de "préoccupante" par Walter, soulignant les failles systémiques dans la lutte contre la violence de genre.

Cependant, certains de ses fans, comme l'ancienne vice-chancelière de l'Université du Cap, Prof Mamokgethi Phakeng, défendent le droit d'assister à ses concerts sans être perçus comme complices de ses actes passés. Elle insiste sur le fait que l'appréciation de la musique ne doit pas être confondue avec l'approbation des actions de l'artiste. Malgré cette division, la problématique de la violence de genre en Afrique du Sud reste une préoccupation majeure, et des efforts continuent d'être déployés pour changer la perception sociétale des abus et tenir les coupables responsables.