Gabon : à Port-Gentil, les commerçants crient leur désespoir face à l'inaction des autorités

Lors d’une réunion tenue le 19 novembre, les commerçants ont dénoncé des pratiques qu’ils jugent discriminatoires, notamment des taxes excessives, des pénuries d’eau potable et un environnement de travail inadéquat.

ECONOMIE

La Rédaction.

11/21/20241 min read

Les commerçants de Port-Gentil, capitale économique du Gabon, font face à des conditions de travail et de vie de plus en plus déplorables. Lors d’une réunion tenue le 19 novembre, ils ont dénoncé des pratiques qu’ils jugent discriminatoires, notamment des taxes excessives, des pénuries d’eau potable et un environnement de travail inadéquat. Ces revendications traduisent un sentiment croissant de marginalisation, alors que les difficultés s'accumulent dans les marchés locaux.

L’accès à l’eau potable est un problème majeur, exacerbant les défis sanitaires et économiques auxquels les commerçants doivent faire face. Agnès Dikambi, une commerçante du marché de Siby, déplore l’absence d’infrastructures élémentaires : « Ni robinets d’eau ni compteurs d’électricité... Les femmes utilisent de l’eau de puits, ce qui est dangereux pour la santé publique. » Ces difficultés s’ajoutent aux conditions insalubres et à une gestion locale jugée insuffisante, notamment pour les réparations des infrastructures de base.

À ces carences s’ajoutent des accusations de concurrence déloyale. Les commerçants de la Balise et de Siby accusent la mairie de favoriser certains opérateurs étrangers, tandis qu’eux-mêmes subissent des prélèvements fiscaux jugés exorbitants. Françoise Barbara Mabounda, mère de famille et commerçante, illustre cette injustice : « Chaque jour, on nous prélève 1 500 francs CFA, alors que nos enfants sont au chômage et que nous peinons à subvenir à nos besoins. »

Face à ces inégalités et à un quotidien de plus en plus insoutenable, les commerçants interpellent le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), exigeant des mesures concrètes. Parmi leurs demandes figurent la réparation des infrastructures, l’installation de compteurs électriques individuels et la mise en place de pompes à eau. Entre frustration et espoir, ils appellent les autorités à redonner à leurs marchés la dignité qu’ils méritent.