Gabon : Une maîtrise des langues vernaculaires, nouvelle exigence pour la présidentielle
Le nouveau Code électoral du Gabon introduit une condition inédite pour les candidats à l’élection présidentielle : présenter une attestation d’aptitude linguistique délivrée par une commission d’experts sous l’égide du Ministère de la Culture.
POLITIQUE
La Rédaction.
1/27/20251 min read


Le nouveau Code électoral du Gabon introduit une condition inédite pour les candidats à l’élection présidentielle : présenter une attestation d’aptitude linguistique délivrée par une commission d’experts sous l’égide du Ministère de la Culture. Cette mesure, inscrite à l’article 179 alinéa 8, impose aux prétendants de démontrer leur maîtrise d’au moins une langue vernaculaire gabonaise. L’objectif affiché est de renforcer l’attachement des dirigeants aux valeurs culturelles nationales, répondant ainsi à une revendication populaire issue du Dialogue national inclusif (DNI), qui dénonçait le manque de proximité de certains leaders avec la population.
Cette nouvelle exigence confère un rôle central au Ministère de la Culture, chargé de constituer une commission d’experts pour évaluer les candidats et délivrer une attestation valide de moins de trois mois. Si l’idée de valoriser les langues locales est saluée par certains comme une avancée culturelle et identitaire, d’autres expriment des préoccupations concernant l’impartialité et la transparence de ce processus. Dans un contexte où des pratiques électorales controversées ont souvent marqué la vie politique gabonaise, cette réforme soulève des interrogations sur sa mise en œuvre équitable.
En faisant de la maîtrise linguistique une condition d’éligibilité, le Gabon devient le premier pays à inscrire une telle exigence dans son cadre électoral. Cette mesure pourrait redéfinir le paysage politique en limitant l’accès à la magistrature suprême à ceux qui incarnent profondément les réalités culturelles du pays. Si son application reste à suivre, cette disposition reflète une volonté de recentrer le pouvoir sur des bases culturelles et linguistiques tout en ouvrant un débat sur son impact potentiel sur la représentativité démocratique.