Le coût du réchauffement climatique sur les économies africaines

Malgré les efforts pour attirer des investisseurs dans des projets d’atténuation et d’adaptation, l'Afrique ne reçoit qu'une infime partie des financements climatiques mondiaux. En 2022, sur les 400 milliards de dollars investis dans les énergies propres à travers le monde, seulement 2,6 milliards ont été alloués à l'Afrique.

ECONOMIE

La Rédaction

10/15/20242 min read

Selon Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC), le réchauffement climatique réduit jusqu'à 5 % la production économique des nations africaines. Pourtant, le continent africain, bien qu’il émette beaucoup moins de gaz à effet de serre que les pays industrialisés, subit des conséquences disproportionnées. Lors d’une rencontre des ministres de l’Environnement en Côte d’Ivoire, Stiell a alerté que « la crise climatique est un gouffre économique qui entrave la croissance », appelant à des investissements accrus pour aider le continent à s’adapter aux changements climatiques.

Malgré les efforts pour attirer des investisseurs dans des projets d’atténuation et d’adaptation, l'Afrique ne reçoit qu'une infime partie des financements climatiques mondiaux. En 2022, sur les 400 milliards de dollars investis dans les énergies propres à travers le monde, seulement 2,6 milliards ont été alloués à l'Afrique. Cela reste dérisoire par rapport aux 1 300 milliards de dollars nécessaires pour faire face aux défis climatiques, soulignent les responsables africains, sans préciser de délai pour ce besoin financier. En outre, le continent n’obtient qu’environ 1 % des financements climatiques annuels mondiaux, bien loin des 100 milliards de dollars prévus par les accords internationaux.

Les effets du changement climatique, tels que les sécheresses prolongées et les inondations catastrophiques, affectent directement la production agricole, provoquent une flambée des prix et aggravent l’insécurité alimentaire sur le continent. Pour y faire face, Stiell a insisté sur la nécessité de mobiliser des financements innovants, comme les marchés du carbone ou les rééchelonnements de dettes. Ces solutions sont jugées cruciales pour soutenir l'adaptation climatique sans alourdir les charges de la dette publique.

Dans cette perspective, les gouvernements africains comptent intensifier leurs efforts pour obtenir davantage de financements lors de la COP29, prévue à Bakou. Le continent réclame un soutien accru pour des initiatives essentielles, comme l’abandon des combustibles traditionnels pour la cuisson. Il est estimé que 4 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour mettre fin à l'utilisation du bois, une source importante d’émissions de gaz à effet de serre. Pour Hanan Morsy, économiste en chef de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA), il est impératif de « recourir à des solutions financières innovantes » afin d'assurer une transition durable.