Le dernier acte du gouvernement Barnier : un Conseil des ministres aux enjeux multiples

Michel Barnier, Premier ministre démissionnaire et désormais détenteur du record du mandat le plus court à Matignon sous la Ve République, a présidé ce mercredi 11 décembre son ultime Conseil des ministres.

INTERNATIONAL

La Rédaction.

12/11/20242 min read

Michel Barnier, Premier ministre démissionnaire et désormais détenteur du record du mandat le plus court à Matignon sous la Ve République, a présidé ce mercredi 11 décembre son ultime Conseil des ministres. À l'Élysée, les discussions ont principalement porté sur un projet de "loi spéciale" destiné à garantir la continuité de l'État en l'absence d'un budget 2025 validé.

Une gestion en mode survie
La censure du gouvernement Barnier par l’Assemblée nationale la semaine dernière a plongé l’exécutif dans une situation délicate. La loi temporaire discutée ce mercredi vise à permettre au gouvernement de prélever les impôts et de dépenser les crédits sur la base du budget 2024. Bien que réduite à l’essentiel, cette initiative suscite des débats juridiques, notamment avec le Conseil d’État, qui a estimé que cette disposition était déplacée dans un tel texte.

Un avenir suspendu à Matignon
Le Conseil des ministres marque aussi la fin d’un suspense politique : la nomination imminente d’un nouveau Premier ministre. Emmanuel Macron s’est engagé à annoncer son choix avant jeudi, à la veille d’un déplacement en Pologne. Plusieurs noms circulent, avec François Bayrou, Catherine Vautrin et Sébastien Lecornu en tête des pronostics.

Vers une reconfiguration politique ?
Dans ce contexte, le président Macron a rencontré mardi les représentants de différents partis, à l’exception de La France Insoumise et du Rassemblement National, pour explorer les possibilités d’une collaboration politique. L’objectif : éviter de futures motions de censure et sécuriser un minimum de soutien parlementaire, notamment pour des textes cruciaux comme le budget.

Les discussions ont révélé des propositions audacieuses. Marine Tondelier, leader des Écologistes, a suggéré qu’un Premier ministre de gauche pourrait renoncer au recours au 49.3 en échange d’une garantie de non-censure de la part des oppositions. Une approche qualifiée d’"échange de bons procédés" par Olivier Faure, premier secrétaire du PS.

Des tensions persistantes à gauche
Toutefois, cette stratégie est loin de faire l’unanimité. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, a dénoncé une éventuelle trahison des alliés du Nouveau Front populaire, rejetant toute forme de collaboration avec l’exécutif.

Les défis du prochain chef de gouvernement
Le futur locataire de Matignon devra naviguer dans ce paysage politique fragmenté, négocier des accords avec des partis divisés et composer une équipe gouvernementale capable de maintenir un fragile équilibre. Emmanuel Macron a rappelé son intention de ne pas dissoudre l’Assemblée avant 2027, une manière de stabiliser son second mandat malgré les turbulences actuelles.

Alors que l’Élysée reste en ébullition, tous les regards sont tournés vers le choix du président. La fumée blanche pourrait apparaître dès ce soir, scellant ainsi une nouvelle page de l’histoire politique française.