Le Gabon intensifie sa quête de financement malgré des signaux d’alerte
Les experts financiers alertent sur les risques d’une telle approche, d’autant que le Gabon continue de contracter des emprunts à des taux d’intérêt élevés (5,5 % à 8,25 %) et sur des périodes pouvant aller jusqu’à 10 ans.
ECONOMIE
La Rédaction.
10/17/20241 min read


Le Trésor public gabonais poursuit son recours aux marchés financiers en se tournant, une fois de plus, vers la Banque des États de l'Afrique centrale (Beac). Le 9 octobre dernier, le Gabon espérait lever 122,5 milliards de FCFA via des bons et obligations du Trésor pour financer les projets inscrits dans le Plan national de développement pour la Transition (PNDT) 2024-2026. Cependant, cette stratégie d’endettement soulève des inquiétudes, car le pays peine à maîtriser une dette en constante augmentation sans présenter de politique claire de désendettement.
Depuis le début de 2024, le Gabon rencontre des difficultés à mobiliser les fonds nécessaires sur les marchés financiers régionaux. En mars, son emprunt obligataire sur la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) a dû être prolongé plusieurs fois en raison d’un manque de souscriptions. Plus récemment, l'opération du 18 septembre n'a atteint que 69,6 % de son objectif. Malgré ces échecs partiels, le gouvernement persiste dans sa stratégie d’endettement sans prendre de mesures concrètes pour alléger le poids croissant de sa dette.
Les experts financiers alertent sur les risques d’une telle approche, d’autant que le Gabon continue de contracter des emprunts à des taux d’intérêt élevés (5,5 % à 8,25 %) et sur des périodes pouvant aller jusqu’à 10 ans. Le financement total nécessaire au PNDT s’élève à 4536 milliards de FCFA, mais sans réforme structurelle ni mécanisme efficace de remboursement, le pays pourrait compromettre sa capacité future d’investissement. La méfiance des investisseurs, amplifiée par le climat économique et politique instable, menace également de freiner les prochaines opérations financières prévues par l'État pour 2024.