L'impact de l'élection présidentielle sur les réfugiés africains aux États-Unis

Les chiffres témoignent d'une augmentation alarmante des migrations africaines vers les États-Unis. En 2022, environ 13 000 migrants africains ont été enregistrés à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, un nombre qui a quadruplé en 2023 pour atteindre 58 000.

SOCIÉTÉ

La Rédaction.

11/1/20242 min read

Le nombre croissant de réfugiés et de demandeurs d'asile africains aux États-Unis soulève des inquiétudes quant à leur avenir, surtout avec l'approche de la prochaine élection présidentielle. Yves Kaduli, un demandeur d'asile de 38 ans originaire de la République démocratique du Congo, partage son rêve de défendre les persécutés et évoque son propre parcours. En 2014, il a fui la RDC après avoir été kidnappé et torturé à cause de ses opinions politiques, laissant derrière lui son jeune fils et sa famille. Résidant désormais en Virginie, où il travaille comme technicien médical, Kaduli attend désespérément une décision sur sa demande d’asile. Cependant, la montée des préoccupations sur l'immigration aux États-Unis, exacerbée par les promesses des candidats de sévir à la frontière, renforce ses craintes d'une stigmatisation accrue à l'encontre des demandeurs d'asile africains.

Les chiffres témoignent d'une augmentation alarmante des migrations africaines vers les États-Unis. En 2022, environ 13 000 migrants africains ont été enregistrés à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, un nombre qui a quadruplé en 2023 pour atteindre 58 000. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) signale également une hausse significative des demandes d'asile en provenance de pays d'Afrique de l'Ouest, notamment le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée. Les nouvelles demandes d’asile de ressortissants sénégalais, par exemple, ont explosé, passant de 773 en 2022 à 13 224 en 2024. Malgré sa stabilité relative, le Sénégal souffre de la pauvreté, avec plus d’un tiers de sa population vivant dans des conditions précaires, ce qui pousse de nombreux citoyens à chercher refuge ailleurs.

La quête d’asile aux États-Unis est particulièrement difficile pour les migrants africains, confrontés à des barrières linguistiques, à un manque de communauté et à une sensibilisation insuffisante des autorités sur les conflits en Afrique. Selon Kathleen Bush-Joseph du Migration Policy Institute, les juges et avocats américains ne sont souvent pas familiers avec les situations des pays d’origine des demandeurs. Les risques sont également élevés pour ceux qui ne réussissent pas à atteindre la frontière, avec des rapports alarmants de violations des droits humains, tels que l’emprisonnement et la torture de demandeurs d’asile, notamment ceux venant du Cameroun. La situation actuelle est préoccupante pour des milliers de migrants comme le Dr Kaduli, qui persistent dans leur périple malgré les dangers et les incertitudes qui les attendent.