Repenser la présence militaire française en Afrique : entre défis et opportunités pour le Gabon

Les bases militaires françaises au Gabon, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Tchad figurent parmi les premières concernées par cette réduction. Pour le Gabon, les effectifs passeraient de 350 à une centaine de soldats.

POLITIQUE

La Rédaction.

11/27/20242 min read

La refonte stratégique du dispositif militaire français en Afrique, proposée par Jean-Marie Bockel, marque une évolution majeure dans la relation entre la France et ses partenaires africains. Dans un rapport remis au président Emmanuel Macron le 25 novembre 2024, l’ancien ministre prône une réduction significative des effectifs militaires français, passant de 2300 à 600 hommes, et propose une coopération « coconstruite » et respectueuse de la souveraineté des nations africaines. Cette démarche s’inscrit dans la lignée des annonces de Macron en février 2023 visant une « diminution visible » de la présence militaire française sur le continent.

Les bases militaires françaises au Gabon, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Tchad figurent parmi les premières concernées par cette réduction. Pour le Gabon, les effectifs passeraient de 350 à une centaine de soldats. Ce repositionnement, qualifié de « dispositif socle », privilégie une approche stratégique où l’accent est mis sur le partage d’expertise, le soutien logistique, et la formation des forces locales. Il vise à adapter les relations militaires à des besoins exprimés par les pays hôtes, tout en renforçant leur autonomie et leurs capacités de défense.

Pour le Gabon, ce changement représente un défi mais aussi une opportunité. En assumant une plus grande responsabilité dans sa propre sécurité, le pays pourrait renforcer ses institutions militaires et améliorer sa capacité de réponse aux défis sécuritaires régionaux. Le rapport Bockel ouvre également des perspectives politiques : en consolidant sa souveraineté militaire et en intensifiant la coopération avec la France sur des bases d’égalité, le Gabon pourrait se repositionner comme un acteur clé de la stabilité en Afrique centrale.

Cette transformation s’inscrit dans une dynamique continentale plus large. La réorganisation des bases françaises au Sénégal, en Côte d’Ivoire, et au Tchad répond à des attentes partagées par plusieurs États africains : moins de dépendance vis-à-vis d’acteurs étrangers et plus de coopération stratégique. Toutefois, le succès de cette initiative dépendra de sa mise en œuvre : elle devra allier pragmatisme, respect des souverainetés nationales et solutions adaptées aux réalités locales. Pour le Gabon et ses voisins, c’est une occasion unique de redéfinir leur partenariat avec la France et de bâtir des capacités militaires autonomes et durables.