Zambie : Le président Hichilema limoge trois juges de la Cour constitutionnelle, provoquant des controverses

La décision de limoger les juges intervient après que ces derniers ont perdu une demande de révision de leur suspension auprès de la Commission des plaintes judiciaires (JCC).

POLITIQUE

La Rédaction.

10/21/20241 min read

Le président zambien Hakainde Hichilema a limogé trois juges de la Cour constitutionnelle qu’il avait suspendus pour faute présumée, suscitant des accusations d’ingérence politique dans la justice. Ces juges – Annie Sitali, Mungeni Mulenga, et Palan Mulonda – avaient précédemment rejeté, en 2016, la contestation d’Hichilema concernant la réélection de l’ancien président Edgar Lungu. Ils avaient également participé à une décision controversée autorisant Lungu à briguer un troisième mandat en 2021, malgré deux mandats déjà effectués.

La décision de limoger les juges intervient après que ces derniers ont perdu une demande de révision de leur suspension auprès de la Commission des plaintes judiciaires (JCC). Un communiqué de la présidence a confirmé leur destitution immédiate sur recommandation de la JCC, en vertu des pouvoirs constitutionnels du président. Cette décision, perçue par certains comme un acte de revanche politique, alimente la polarisation du débat public. Si certains commentateurs estiment que les juges avaient failli lors du contentieux électoral de 2016, d’autres y voient une menace pour l’indépendance du système judiciaire.

Ce limogeage intervient alors que les tensions politiques montent à l'approche de l’élection présidentielle de 2026, où Hichilema et Lungu pourraient à nouveau s’affronter. L’avocat de Lungu, Makebi Zulu, a qualifié cette décision d’"illégale" et d'atteinte à l'indépendance judiciaire. En réaction, l’académicien Sishuwa Sishuwa a souligné que le problème réside dans le processus d’appellation des juges, contrôlé par l’exécutif, et a plaidé pour une réforme plus globale et structurée afin de garantir une justice véritablement indépendante.